En apprendre plus L’hôtel Hèbre de Saint-Clément

L'Hôtel Hèbre de Saint-Clément, propriété de la famille Hèbre de Saint-Clément, a été offert à la ville de Rochefort en 1806. Il a servi à divers usages : école, bureaux de la Sous-Préfecture, et cercle littéraire. Dans les années 1830, des travaux majeurs ont transformé le bâtiment.
Issu de l’une des seules grandes familles de négociants rochefortais rattachée à l’histoire du commerce de Rochefort dans la deuxième moitié du XVIIIe siècle, Pierre-André Hèbre de Saint-Clément, par son sens des affaires et ses initiatives, et grâce à l’influence qu’il put avoir en accédant aux charges municipales, contribue à l’enrichissement de la toute nouvelle cité. Nommé maire de Rochefort plusieurs fois, il œuvre pour sa ville. À sa mort, ses descendants proposent à la ville d’acquérir son hôtel particulier qui devient alors propriété communale en février 1806. Comportant un total de 72 pièces, l’hôtel est rapidement affecté à de nombreux usages : il accueille l’école d’enseignement secondaire jusqu’en 1815 ; les bureaux de la Sous-Préfecture, une école d’enseignement mutuel à partir de 1818, avant de devenir le siège d’un cercle littéraire connu sous le nom de Salon.
À la fin des années 1820, le mauvais état général du bâtiment nécessite d’entreprendre d’importants travaux de reconstruction entraînant un changement radical de l’aspect de la demeure. Dès l’année suivante et jusqu’en 1830, plusieurs tranches de travaux sont engagées. Elles aboutissent à un remaniement complet de l’édifice. Au début des années 1830, l’Hôtel Hèbre de Saint-Clément est entièrement transformé. Hormis quelques réparations ponctuelles, il ne subit, pendant une trentaine d’années, aucune intervention d’envergure, jusqu’au moment où on décide d’y aménager le musée et la bibliothèque municipale.
Ville la plus peuplée du département de Charente-Maritime au milieu du XIXè siècle, Rochefort cherche à s’affirmer face à ses deux grandes voisines à l’histoire prestigieuse que sont Saintes et La Rochelle en se dotant d’équipements culturels.
Le musée des Beaux-Arts est ainsi créé en 1864 sous l’influence du maire Eugène Roy-Brie, qui entre en contact avec les milieux artistiques parisiens pour constituer une collection d’envergure. Il rencontre ainsi dans son atelier à Paris le peintre Alexandre Fiocchi. Cet artiste et collectionneur accepte de céder sa collection personnelle - une centaine de dessins et une cinquantaine de tableaux des écoles française, italienne ou flamande - en échange de sa nomination au poste, très honorifique, de conservateur.
Le musée bénéficie en outre de la grande politique de dépôt d’œuvres d’art alors initié par l’Etat, afin de soutenir la création et de diffuser la culture en province. C’est ainsi que les collections rochefortaises s’enrichissent presque tous les ans de nouvelles toiles acquises, le plus souvent, après avoir été exposées au Salon de Paris. Cette politique explique les caractéristiques de la collection de peintures du musée de Rochefort, qui fait alors la part belle aux courants artistiques contemporains de la fin du XIXe siècle. Ainsi, la peinture d’histoire, représentée par des œuvres de très grand format, côtoie volontiers le paysage classique ou la scène de genre naturaliste.
Le musée se veut aussi encyclopédique, selon le modèle caractéristique en vigueur dans la seconde moitié du XIXè siècle, où les collections d’histoire naturelle, de Beaux-Arts et extra-européennes sont présentées dans un même lieu. Elles sont le reflet du caractère spécifique de Rochefort, ville-arsenal liée aux expéditions maritimes et à la colonisation.