Exposition : Narcisse Pelletier, jeune mousse perdu en Australie

Jeune mousse vendéen engagé sur le Saint-Paul en 1857, Narcisse Pelletier est abandonné sur la côte nord-est de l’Australie après le naufrage de ce navire marchand. Recueilli par la communauté aborigène des Wanthaalas, il vit pendant dix-sept ans intégré à ce groupe, jusqu’à ce que l’équipage d’un navire anglais le « sauve » de force en 1875 pour le ramener en France. De retour auprès de sa famille, il obtient un poste de gardien de phare à Saint-Nazaire, puis d’ouvrier du port. Il se marie, mais n’a pas d’enfant et meurt en 1894, à l’âge de cinquante ans.

Cette extraordinaire histoire très médiatisée donne lieu à de nombreux articles sur ce « sauvage blanc » dans les journaux australiens, britanniques et français. Un médecin vendéen membre de plusieurs sociétés savantes, Constant Merland, obtient de Narcisse Pelletier dès son retour en France qu’il lui raconte sa vie en tant qu’aborigène. Publié en 1876, cet ouvrage, non dépourvu de préjugés et d’approximations, reste cependant l’une des premières et plus intéressantes sources de documentation sur les communautés aborigènes du nord-est de l’Australie.

Romanesque tout autant que tragique, la vie de Narcisse Pelletier est représentative du regard porté au XIXème siècle par les occidentaux sur les communautés autochtones, qualifiées de « sauvages ». Initiée par l’historien Thomas Duranteau et richement illustrée par ses dessins et aquarelles, cette exposition soulève la question essentielle du respect entre cultures abondamment évoquée au musée Hèbre par ailleurs.